Gestion: Proposé le 27 juillet 2019 par Marc Bertin actualisé le 18 oct. 2019
La communication des chiffres du chômage par nos dirigeants politiques vise à masquer l’impéritie des gouvernements successifs à mener des politiques en faveur de l’emploi efficaces. En hausse continue depuis 2008, le taux de chômage était de 7.1 %, il est au second trimestre 2019 de 8.5% de la population active. Et ce malgré les annonces victorieuses de baisses successives.
Les chiffres du chômage, en France sont produits par l’INSEE qui publie un taux de chômageRapport entre le nombre de chômeurs
et la population en activité et par le ministère du travail dont le chiffre porte uniquement sur le nombre de demandeurs d’emploi inscrit en fin de mois à Pole Emploi.
Les statistiques du chômage, publié seulement tous les 3 mois, sous l’ère Macaron, sont expurgés, notez que je ne dis pas travestis, pour minimiser le nombre de chômeurs et améliorer la réalité. N’oublions pas que chômage va de pair avec précarité et le temps passant avec pauvreté. En France, selon l’INSEE, cela concerne, en 2014, 19.8 % de la population française, soit une personne sur cinq. Une étude plus récente de l’INSEE, publiée le 16 octobre 2019, rapportée par le site vie publique de la DILADirection de l’Information Légale et administrative, fait état pour 2018 d’une augmentation de 0,6 % du taux de pauvreté de la population et la plus forte hausse des inégalités de niveaux de vie depuis 2010.
Au prétexte d’avoir des chiffres comparables internationalement, nos statisticiens ont adopté la méthode de calcul du B.I.T. depuis 1975. Méthode qui présente l’avantage de circonscrire le profil du chômeur à des critères exclusifs, donc d’en réduire le nombre.
Un demandeur d’emploi, appellation administrative supposée moins péjorative que chômeur, est une personne désirant travailler pour subvenir à ses besoins essentiels et ceux de sa famille, notamment se nourrir, se loger, se vêtir.
Un demandeur d'emploi, même s'il travaille à temps partiel, dès lors qu'il est inscrit à Pôle Emploi est un chômeur qui n'est pas différent de ceux de la catégorie A, ceux sans aucune activité. Il a les mêmes besoins à satisfaire et Il est plus que probable que son activité partielle lui permet de n’y répondre que partiellement.
Selon les statistiques de la DARESLa Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques est un service du ministère en charge du travail., le nombre d’inscrits à Pôle Emploi pour le second trimestre 2019 est de 6.218.700, toutes catégories confondues, A, B, C, D, E, bien que le chiffre le plus souvent mis en exergue soit celui de la catégorie A, 3.377.300 pour la même période.
Les demandeurs d'emploi classés en catégorie D et E, catégories regroupant les chômeurs en stage, en formation, en maladie, en convention de reclassement… ou en emploi (bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d'entreprise) étaient 639.200 au 2nd trimestre 2019.
La baisse annoncée de 0.4% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est compensée par un glissement en cascade de chômeurs vers la catégorie E qui augmente de 2.5 %,. Globalement au 2nd trimestre 2019, le nombre de demandeurs inscrits est stable, avec une diminution statistique de 0.1%.
La catégorisation des chômeurs, créée à des fins statistiques, repose sur le distinguo de la supposée disponibilité immédiate ou non du demandeur d’emploi. Quel chômeur n’accepterait pas de sortir de l’inactivité professionnelle ou du sous-emploi pour accéder au graal, un emploi à temps plein, et en finir avec les petits boulots par intermittence?
D’évidence, ne sont pas pris en compte non plus, les chômeurs non-inscrits à Pôle Emploi, particulièrement ceux en situation de chômage de longue durée, ne percevant pas ou plus d'indemnisation et pourtant encore à la recherche d'un emploi.
Selon l’INSEE, le halo autour du chômage est évalué pour le 2nd trimestre 2019 à 1.461.000 personnes à ajouter au 6.218.700 d’inscrit à Pôle Emploi. Ce qui situe le nombre de personnes en recherche d’emploi, pour cette même période, à 7.679.700 de chômeurs. Bien loin de l’antienne gouvernementale, serinée à l’envi, limitant le nombre de chômeurs à ceux de la catégorie A.
Les chiffres et les graphiques du chômage au 2nd trimestre 2019